2024
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/12sbe
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https://doi.org/10.4000/12sbe
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Nicolas Corre et al., « Rien n’est caché », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
La cérémonie mystérieuse en l’honneur de Bona Dea se déroulait de nuit et était réservée aux femmes. Rendu célèbre par le scandale qui impliqua Clodius, ce rite curieux constitue un objet historique et théorique à part entière. Si le sacrifice en l’honneur de Bona Dea a pu être à l’occasion désigné sous le nom de damium, c’est bien la modalité rituelle qui est propre à cette cérémonie – in operto – qui permet de la distinguer. À la différence de la plupart des cérémonies publiques, le rite se tient « à couvert », au sein d’une habitation. Il renvoie à une double dissimulation : celle-ci peut se faire par le voile ou par un obstacle physique à la vue, mais aussi par le sens caché des mots employés. Ceci permet de mettre en scène une séparation radicale mais temporaire du masculin et du féminin, séparation ayant pour but de redéfinir périodiquement chacun de ces deux éléments. Prototype des cérémonies « secrètes » ou occulta, les sacra in operto constituent à ce titre une ouverture vers tout un champ de rites à explorer et à interpréter.