Le « je suis spinoziste » de Cavaillès

Résumé Fr En

Le commentaire traditionnel de la philosophie de Cavaillès reconnaît en celle-ci le legs de Spinoza. Mais on se contente généralement des déclarations de Cavaillès à Raymond Aron, sans désigner les éléments qui illustrent ce lien ni, surtout, ceux qui le contrarient. L’autorité de l’ami, Georges Canguilhem, reprenant dans une cérémonie officielle le témoignage de Raymond Aron et l’article de Gilles-Gaston Granger « Cavaillès ou la montée vers Spinoza » ont installé pour longtemps l’idée que tout était dit. Cet article interroge le sens et la portée du « je suis spinoziste » de Cavaillès dans la promotion testamentaire de la philosophie du concept.

Traditional commentaries on Cavaillès’ philosophy acknowledges its Spinozist legacy. But it is generally content with Cavaillès’s statements to Raymond Aron, without identifying the elements that illustrate this link or, above all, those that contradict it. The authority of a friend, Georges Canguilhem, who took up Raymond Aron’s testimony at an official ceremony, and Gilles-Gaston Granger’s article “Cavaillès ou la montée vers Spinoza”, established for a long time the idea that everything had been said. This article questions the meaning and significance of Cavaillès’s ‘I am a Spinozist’ in the promotion of the philosophy of the concept.