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https://doi.org/10.4000/12uuh
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Giacomo Todeschini, « L’inclusion ambiguë des juifs dans les villes italiennes du Moyen Âge », Médiévales
Entre le xiie et le xve siècle, les juifs italiens ont été perçus différemment par les pouvoir italiens de l’Italie centro-septentrionale et par les pouvoirs des souverains gouvernant les royaumes de Naples et de Sicile. Dans le premier cas, les juifs ne sont pas reconnus comme formant des communautés juridiques : ils sont plutôt identifiés comme des sujets particuliers liés aux gouvernements locaux par des relations économiques multiples. Dans le second cas, au contraire, les chancelleries royales définissent les « juifs » comme des communautés liées au roi par des devoirs fiscaux. Cette situation complexe produit au nord et au centre de la péninsule une condition civique des juifs italiens marquée par l’incertitude de l’appartenance, donc par une citoyenneté précaire et toujours révocable, tandis que, dans le Midi, les juifs se trouvent dans une condition de dépendance directe du pouvoir du roi qui fait d’eux des sujets à la fois séparés et privilégiés. Dans les deux cas, l’inclusion des juifs dans le corps civique et politique est caractérisée par une ambiguïté qui aboutira, à la fin du xve siècle, à une définition du judaïsme comme « crime pourtant non punissable » et, au xvie siècle, à la ghettoïsation.