2024
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/12v85
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https://doi.org/10.4000/12v85
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Sandrine Berrégard, « Fratries amies, fratries ennemies dans La Mariane de Tristan », Études Épistémè
Cet article se propose d’étudier le rôle dramatique mais surtout la fonction symbolique dévolue aux frères et sœurs dans La Mariane. Le dramaturge y met en effet face à face deux groupes de personnages antinomiques : d’une part, la redoutable triade que forment Hérode, Phérore et Salomé ; d’autre part, le couple en quelque sorte gémellaire que composent les vertueux Mariane et Aristobule, la particularité de ce dernier étant d’apparaître sous la forme d’une ombre vengeresse exclusivement. L’analyse ne saurait toutefois faire l’économie d’un examen attentif des sources historiques auxquelles a puisé Tristan (les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe et La Cour sainte de Caussin principalement) ainsi que du modèle théâtral que constitue pour lui la Mariamne de Hardy. Or la comparaison avec l’ensemble de ces hypotextes témoigne de l’importance accrue accordée aux fratries dans La Mariane. C’est à une plus large famille encore de figures analogues qu’appartiennent nos protagonistes telle la Vierge Marie, dont le souvenir est ravivé par l’assomption finale de l’héroïne tragique et qui se rencontre aux côtés de nombreuses autres martyres dans L’Office de la sainte Vierge de Tristan. L’auteur use d’ailleurs de la métaphore sororale pour qualifier le rapport de La Mariane à sa deuxième tragédie, Panthée, comme pour souligner la valeur opératoire de l’image et des dispositifs qu’elle implique.