2024
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/12v85
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https://doi.org/10.4000/12v85
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Hubert Bost, « Mémoire et actualité d’un massacre : la Saint-Barthélemy sous les plumes huguenotes du XVIIIe siècle », Études Épistémè
Cet article étudie les conditions dans lesquelles, au milieu du XVIIIe siècle, le massacre de la Saint-Barthélemy est réapparu dans les écrits des protestants français. Dans Le Patriote françois et impartial (1751), le pasteur Antoine Court réplique à l’évêque d’Agen qui s’est prononcé contre la tolérance des huguenots. Ce Patriote inspire trois autres textes : L’Accord parfait de la nature, de la raison, de la révélation et de la politique (1753), le Mémoire théologique et politique au sujet des mariages clandestins des protestants de France (1755) et la Lettre d’un patriote sur la tolérance civile des protestants de France (1756). Cet ensemble provoque les réactions de l’abbé Novi de Caveirac : un Mémoire politico-critique (1756) et une Apologie de Louis XIV et de son conseil sur la Révocation de l’édit de Nantes… avec une dissertation sur la journée de la S. Barthelemy (1758). Caveirac est à son tour attaqué par le pasteur de La Broue dans L’Esprit de Jésus-Christ sur la tolérance (1760), et Court de Gébelin y fait écho dans la Bibliothèque des Sciences et des arts. Ces derniers s’interrogent sur les raisons pour lesquelles un auteur catholique a entrepris de justifier la révocation de l’édit de Nantes et la Saint-Barthélemy. Ils discutent l’argumentaire historique de Caveirac, mais aussi le décalage stupéfiant entre son discours et les valeurs du « siècle éclairé » sous Louis XV. À ce corpus principal s’ajoutent des allusions à la Saint-Barthélemy faites par La Beaumelle dans L’Asiatique tolérant (1748), les références que La Beaumelle y fait en 1762 dans La Calomnie confondue écrite à l’occasion de l’affaire Calas, puis dans sa « Requête des protestants français au roi » de 1763, et Court de Gébelin dans ses Toulousaines (1763).