Pacifier l’image de l’ennemi héréditaire allemand dans le cinéma documentaire français d’après-guerre

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  • 20.500.13089/1314y
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Matthias Steinle et al., « Pacifier l’image de l’ennemi héréditaire allemand dans le cinéma documentaire français d’après-guerre », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande


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Résumé Fr De En

Le cinéma de non-fiction reflète le rapprochement très rapide de la France et de l’Allemagne de l’Ouest dans la période de l’après-guerre et y participe. En l’espace d’une dizaine d’années, de 1945 à la seconde moitié des années 1950, la figure de l’ennemi héréditaire allemand disparaît au profit de celle du voisin et de l’allié dans la construction européenne. Cette transformation assez soudaine interroge : alors que le ressentiment et surtout la méfiance semblent prédominer chez les dirigeants français dans l’immédiat après-guerre, les premières poignées de main entre responsables français et ouest-allemands symbolisant la confiance et la paix apparaissent dès le début des années 1950. Quelles images ont préparé et accompagné ce basculement ? À partir de l’étude d’un corpus de films de non-fiction (reportages d’actualité et courts ou moyens métrages documentaires) produits en France entre 1944 et le milieu des années 1950, l’article retrace le chemin parcouru de ces « images d’ennemi » aux « images d’ami », à partir de plusieurs étapes. Des prisonniers de guerre allemands filmés comme des ennemis vaincus après la Libération aux Berlinois·es victimes du blocus mené par les Soviétiques, les reportages et les documentaires accompagnent chacune de ces évolutions. Si ces films français ne placent pas encore l’Allemagne de l’Ouest et les Allemand·e·s sur un pied d’égalité avec la France, ils n’en apparaissent pas moins comme des agents du processus de réconciliation à l’œuvre et permettent en tant que tels de rendre compréhensibles ses stratégies médiatiques.

Die schnelle Annäherung zwischen Frankreich und Westdeutschland in der Nachkriegszeit spiegeln französische nicht-fiktionale Filme ebenso wider, wie sie daran beteiligt waren. Innerhalb eines Jahrzehnts, von 1945 bis in die zweite Hälfte der 1950er Jahre, verschwand die Figur des deutschen Erbfeindes und wurde durch die des Nachbarn und Verbündeten im europäischen Integrationsprozess ersetzt. Dieser relativ rasche Wandel wirft Fragen auf: Obwohl bei den französischen Politikern in der Nachkriegszeit Ressentiments und vor allem Misstrauen vorzuherrschen schienen, gab es bereits Anfang der 1950er Jahre die ersten Handschläge zwischen französischen und westdeutschen Politikern, die Vertrauen und Frieden symbolisierten. Welche Bilder bereiteten diesen Umschwung vor und begleiteten ihn? Ausgehend von nichtfiktionalen Filmen (Wochenschauen und kurze oder mittellange Dokumentarfilme), die zwischen 1944 und Mitte der 1950er Jahre in Frankreich produziert wurden, untersucht der Artikel den Weg von den etablierten „Feindbildern“ zu den „Freundbildern“ der deutsch-französischen Annäherung. Reportagen und Dokumentarfilme begleiteten diese Entwicklung von den deutschen Kriegsgefangenen, die als besiegte Feinde gefilmt wurden, bis zu den Berlinern, die als Opfer der sowjetischen Blockade gezeigt wurden. Auch wenn die französischen Filme im behandelten Zeitraum Deutschland und die Deutschen noch nicht auf eine Stufe mit Frankreich stellten, waren sie Akteure des Versöhnungsprozesses und machen dessen mediale Strategien nachvollziehbar.

Non-fiction cinema reflected and contributed to the quick rapprochement of France and West Germany in the post-war period. Within a decade, from 1945 to the second half of the 1950s, the figure of the hereditary German enemy was replaced by that of the neighbour and ally in the construction of Europe. This rather sudden transformation raises questions: while resentment and above all mistrust seemed to predominate among French leaders in the immediate post-war period, the first handshakes between French and West German leaders symbolizing trust and peace appeared in the early 1950s. What images prepared and accompanied this changeover? Based on a study of a corpus of non-fiction films (newsreels and short or medium-length documentaries) produced in France between 1944 and the middle of the 1950s, the article traces the path taken from these “enemy images” to “friend images”, in several stages. From German prisoners of war filmed as vanquished enemies after the Liberation to Berliners victimized by the Soviet-led blockade, reportages and documentaries accompany each of these evolutions. While these French films do not yet place West Germany and Germans on an equal footing with France, they are nonetheless agents of the reconciliation process underway and make its media strategies comprehensible.

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