2025
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/1354e
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https://doi.org/10.4000/1354e
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Yves Sintomer, « La place de Rome dans l’histoire du tirage au sort », MOM Éditions
La conclusion souligne l’importance de la publication collective, qui constitue un événement historiographique en dévoilant un pan procédural de l’histoire politique de Rome jusque-là traité de façon fragmentaire. Une telle entreprise intéressera au premier chef les Antiquisants, mais parlera aussi à un public éclairé plus large, ainsi qu’à de nombreux chercheurs travaillant sur d’autres périodes historiques ou sur le contemporain. Quelques pistes de réflexion tirées de cet ensemble sont indiquées dans la perspective d’une sociologie historique et comparative, comme l’articulation étroite du sort et des élections. La sélection aléatoire n’est pas liée à un régime politique précis : si ses propriétés formelles instaurent une égalité dans le groupe au sein duquel se fait le tirage, la restriction de ce dernier à un petit nombre débouche sur une aristocratie distributive, une notion qui peut s’appliquer au cas romain. L’aspect rituel de la sortitio est également souligné. Celle-ci ne consiste pas à solliciter la volonté des dieux, mais il est important de ne pas utiliser de façon anachronique la frontière entre sors divisoria et sors divinatoria que nous a légué le Moyen Âge chrétien et de souligner la fluidité entre le religieux et le politique dans le monde antique. Enfin, la mise en miroir de la sortitio romaine et des innovations contemporaines s’appuyant sur le retour de la sélection aléatoire en politique fait apparaître quelques parallèles, mais aussi de forts contrastes, en particulier concernant la rationalité du tirage au sort et sa signification démocratique.