Le tirage au sort dans le monde grec antique

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2025

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  • 20.500.13089/1353d
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Cet article résume quelques thèmes importants étudiés dans notre ouvrage, Drawing lots : from egalitarianism to democracy in Ancient Greece (Oxford University Press, 2024). Dans les pages qui suivent, nous définissons le cadre théorique dans lequel s’inscrit cette première étude exhaustive du tirage au sort en tant qu’institution centrale de la société grecque antique. Dans la première partie, Irad Malkin explore tout d’abord les ressorts de la mentalité égalitaire des Grecs et de leur vision horizontale de la communauté, que traduit l’utilisation du tirage au sort et qui s’oppose à une vision descendante de l’autorité et de la souveraineté. Le tirage au sort présuppose en effet l’égalité entre des participants méritant des « portions » égales et cette procédure était utilisée pour distribuer les terres, les héritages, le butin, la viande sacrifiée, pour sélectionner les individus, pour établir une rotation, pour mélanger et réorganiser les groupes ou pour deviner la volonté des dieux. Cette méthode allait de soi et était largement appliquée. Le tirage au sort permettait de cristalliser les frontières de la communauté et de souligner sa souveraineté. Ses valeurs fondamentales étaient l’égalité et l’équité. Les dieux étaient les gardiens du caractère juste de la procédure du tirage au sort, mais ils ne prédéterminaient pas le résultat. Dans la seconde partie, Josine Blok étudie la transposition du tirage au sort à la gouvernance de la polis. L’égalitarisme implicite fut souvent en conflit avec une perception descendante de la société et des valeurs d’inégalité, de statut et de mérite. Le tirage au sort fut ainsi introduit dans les oligarchies et les démocraties à un rythme et à des échelles inégaux. Son utilisation dans la démocratie de l’Athènes classique resta un cas exceptionnel, qui attira l’attention tant dans l’Antiquité qu’aujourd’hui.

This article summarizes some major points studied in our book, Drawing lots: from egalitarianism to democracy in Ancient Greece (Oxford University Press, 2024). In what follows, we frame the questions of the first comprehensive study of drawing lots as a central institution of ancient Greek society. Irad Malkin’s sections explore the egalitarian mindset geared towards horizontal relationships, expressed in drawing lots instead of a top-down vision of authority and sovereignty. Drawing lots presupposes equality among participants deserving equal “portions” and was used for distributing land, inheritance, booty, sacrificial meat, selecting individuals, setting turns, mixing, reorganizing groups, and divining the gods’ will. It was a self-evident method broadly applied. Drawing lots crystallized community boundaries and emphasized its sovereignty. The guiding values were equality and fairness. The gods were the guardians of the just procedure of drawing lots, but they did not predetermine the outcome. Josine Blok’s section investigates the transposition of the drawing of lots to the governance of the polis. The implied egalitarianism was often in conflict with a top-down perception of society and the values of inequality, status, and merit. Drawing lots was introduced into oligarchies and democracies at an uneven pace and scale. Its use in the democracy of classical Athens was an exceptional case, eye-catching both in antiquity and today.

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