Les frontières du travail

Fiche du document

Date

2024

Types de document
Périmètre
Langue
Identifiant
  • 20.500.13089/135oc
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2534-7535

Organisation

OpenEdition

Licences

info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/


Sujets proches En Fr

Working conditions Tâches

Citer ce document

Louise Fauchier et al., « Les frontières du travail », Frontière·s


Partage / Export

Résumé 0

Ce numéro thématique est né du constat que la notion de « frontière » est régulièrement mobilisée lorsque l’on tente de dessiner les contours des pratiques professionnelles et de leurs acteurs dans les sociétés anciennes et médiévales. Travail licite/illicite, travail pour l’autoconsommation/ouvert aux marchés, travail urbain/rural, travail contraint/libre, rétribution/gratuité sont autant d’oppositions à questionner, tant leur délimitation mouvante et poreuse implique de penser la complexité des activités, espaces, acteurs et modalités du travail, ainsi que leurs variations dans le temps et l’espace. Les contributions réunies ici, qu’il s’agisse d’études de cas ou de réflexions méthodologiques, s’emparent de ces dichotomies apparentes pour explorer la fluidité de ces « frontières » qu’il nous faut repenser. L’introduction proposée par Z.H. Archibald et M. Fitzjohn commence aux fondements de la recherche par une critique épistémologique soulignant le décalage entre un vocabulaire contemporain multilingue et des réalités anciennes hétérogènes. Sources littéraires et épigraphiques d’une part, mobilier archéologique d’autre part, sont mobilisés pour évoquer les limites et frontières du travail dans les sociétés prémodernes, qui seront ensuite analysées en profondeur dans les contributions. En cela, cette introduction dialogue particulièrement avec l’article liminaire de C.-L. Raschel qui s’intéresse à des questions de terminologie en revenant plus particulièrement sur la notion de « gens de métier » et sur la frontière tracée par les auteurs antiques entre activités productives agricoles et non agricoles. Au sein des contributions suivantes, la variété des zones géochronologiques étudiées (Algérie et Hispanie romaine, Italie médiévale) et des types de sources mobilisées (iconographiques, épigraphiques, littéraires) n’empêche pas de mettre en lumière des thèmes récurrents qui forment le fil conducteur de ce numéro : fluidité et diversité sociale des acteurs du travail, remise en question de la rigidité de la terminologie notamment. D’abord, A. Bouder s’intéresse à la mobilité des travailleurs, des matériaux et des styles grâce à l’examen des stèles funéraires ou votives de plusieurs villes d’Algérie romaine. En traversant la Méditerranée, A. Lario Devesa nous mène ensuite en Hispanie romaine et interroge plusieurs types de relations professionnelles, au sein desquelles les statuts juridiques des acteurs ne semblent pas aussi rigides qu’ailleurs. Pour l’époque médiévale, A. Beaudet analyse la relation complexe qui existait entre artisanat et travail de la terre à partir de documents fonciers, mettant en évidence toute la diversité des statuts et des situations que met en jeu le travail. Enfin, un entretien final, mêlant les voix de M. Pardoen et de V. Mathé, permet de mobiliser la notion de frontière (spatiale, sociale, temporelle) pour la compréhension et la restitution des chantiers de construction antiques et médiévaux, dans une perspective comparatiste, entre ruptures et continuités. This thematic issue was born out of the observation that the notion of ‘frontier’ is regularly used when attempting to define the contours of professional practices and their actors in ancient and medieval societies. Legal/illegal work, work for self-consumption/open to markets, urban/rural work, forced/free labour, remuneration/gratuity are all oppositions that need to be questioned, since their shifting and porous boundaries mean that we need to think about the complexity of activities, spaces, actors and ways of working, as well as their variations over time and space. The contributions gathered here, whether case studies or methodological reflections, take advantage of these apparent dichotomies to explore the fluidity of these ‘boundaries’ that we need to rethink. The introduction by Z.H. Archibald and M. Fitzjohn begins with the foundations of research, with an epistemological critique highlighting the gap between a multilingual contemporary vocabulary and heterogeneous ancient realities. Literary and epigraphic sources, on the one hand, and archaeological material, on the other, are used to evoke the limits and boundaries of work in pre-modern societies, which are then analysed in depth in the contributions. In this respect, this introduction is particularly close to the initial article by C‑L. Raschel, which deals with questions of terminology, with particular reference to the notion of ‘gens de métier’ and the boundary drawn by ancient authors between agricultural and non-agricultural productive activities. In the contributions that follow, the diversity of the geochronological areas studied (Algeria and Roman Hispania, medieval Italy) and of the types of sources used (iconographic, epigraphic, literary) does not prevent us from highlighting recurring themes that form the common thread of this issue: the social fluidity and diversity of those involved in work, and the questioning of the rigidity of terminology in particular. Firstly, A. Bouder examines the mobility of workers, materials and styles by looking at funerary or votive stelae from several towns in Roman Algeria. Crossing the Mediterranean, A. Lario Devesa then takes us to Roman Hispania and examines several types of occupational relationships, in which the legal status of the actors does not seem to be as rigid as elsewhere. For the Middle Ages, A. Beaudet analyses the complex relationship between crafts and agricultural work on the basis of land documents, highlighting the diversity of statuses and situations related to work. Finally, a final interview, combining the voices of M. Pardoen and V. Mathé, mobilizes the notion of frontier (spatial, social, temporal) to understand and reconstruct ancient and medieval building sites from a comparative perspective, between ruptures and continuities.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets