2024
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/137ov
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https://doi.org/10.4000/137ov
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Laura Carpentier-Goffre, « L’envers du droit. La législation du travail domestique salarié en Bolivie et au Pérou (xixe-xxie siècles) », Cahiers des Amériques latines
En Bolivie comme au Pérou, les trois pouvoirs ont historiquement été concentrés entre les mains des hommes criollos des classes supérieures, qui employaient tous du personnel domestique. Les premiers instruments de régulation institutionnelle de cette activité portent l’empreinte des intérêts de classe de ceux qui les ont conçus. À partir des années 1960, une brèche a néanmoins commencé à se creuser entre ces deux pays en matière de politisation du triptyque sexe-race-classe. Les contrastes marqués tant dans la lettre que dans l’esprit des lois d’encadrement du travail domestique, dont ces deux pays se sont respectivement dotés en 2003, reflètent ces trajectoires divergentes. Le présent article propose une sociogénèse de l’encadrement légal de la domesticité au prisme des rapports de domination structurels, point de départ d’une réflexion plus large sur les ressorts de l’ineffectivité des droits des travailleuses domestiques à l’échelle globalisée. Il défend la thèse matérialiste selon laquelle, loin d’être un dysfonctionnement contingent, l’ineffectivité des actuelles lois de régulation des rapports ancillaires est efficace du point de vue de ceux qui les conçoivent, les promulguent et qui ont la charge de les faire appliquer lorsque l’appareil d’État est aux mains de la classe des patron·nes.