2025
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/138e5
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https://doi.org/10.4000/138e5
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Métogba Fofana et al., « L’occupation des zones à risques d’inondation dans le district d’Abidjan : entre représentations, frustrations et rhétoriques », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement
Cet article examine l'occupation humaine des « zones à risques » à Abidjan, caractérisée par la triple menace d’inondations, de glissements de terrain et d’électrocutions. Au-delà des facteurs socio-économiques, de la banalisation du risque et de la croissance urbaine relevés dans la littérature, il explore les représentations sociales comme fondements de cette occupation illégale et interdite. Les données d’enquête qualitative collectées sur cinq des sites les plus à risque du district d’Abidjan auprès des occupants et au moyen d’entretiens individuels semi-dirigés, de groupes de discussion et d’observation directe, ont fait l’objet d’une analyse de contenu thématique. Les résultats révèlent trois principaux processus illégaux et anarchiques d'occupation des zones à risques à Abidjan : l'achat de terrains pour construire des maisons, la location de terrains pour construire des habitations et la location illégale de logements déjà construits. Quatre facteurs sous-tendent cette occupation désordonnée et illicite : la réinterprétation par les occupants du laxisme des autorités de gestion du foncier urbain comme un signe de faiblesse ; la conviction que cette occupation irrégulière demeure l’unique option de logement nonobstant une conscience commune du risque chez les occupants ; la frustration sociale répandue en leur sein et nourrie par ce qu’ils considèrent comme un « échec » de la politique publique des logements sociaux ; et enfin la rhétorique d’une immunité collective contre le risque de catastrophe. En somme, il existe de véritables insuffisances dans la gouvernance de l’espace urbain, ce qui requiert une double nécessité : communiquer autrement sur les risques d’inondation et repenser la politique publique des logements sociaux.