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Guillaume Vernet, « La « qualité française » et la « tradition de la qualité » : arguments critiques d’une lutte politique », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze
Lorsqu’on s’interroge sur les origines de l’usage de la catégorie critique de la « qualité », employée sous les formes canoniques « qualité française » et « tradition de la qualité », pour renvoyer aux films français les plus légitimés de l’après-Seconde Guerre mondiale, on revient systématiquement aux textes publiés par François Truffaut qui en stigmatisait violemment les travers. Si ces textes sont bien connus, on s’est rarement interrogé sur la construction de la catégorie critique employée par Truffaut. En s’intéressant davantage à celle-ci qu’à son ou ses prétendus auteurs et en étudiant la circulation de la notion de qualité avant qu’elle ne soit en quelque sorte fixée dans ces textes, on constate que cette catégorie est l’argument d’une bataille discursive d’ampleur engagée dès la fin de la guerre autour de la qualité du cinéma national et des moyens politiques à mettre en œuvre pour la susciter. Cet article vise à rendre à la catégorie critique de la « qualité » ce statut d’argument de lutte politique, à en étudier brièvement la construction, depuis la fin de la guerre jusqu’aux textes de Truffaut lui-même, et à en analyser les différentes significations au sein de cette lutte. Ce faisant, son ambition est aussi d’interroger les enjeux politiques du célèbre discours critique qu’elle a servi, la « qualité » contre le « cinéma d’auteurs », dont les conséquences sur l’histoire de la pensée sur le cinéma en France ont été des plus déterminantes.