Des étrangers invisibles et impleurables ?

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2024

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  • 20.500.13089/13c4z
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Résumé Fr En

L’article explore la coexistence de l’invisibilisation politique des étranger·ères avec une hypervisibilité stéréotypée, et se propose de théoriser, à l’aide de la philosophie de Judith Butler, la manière dont le national agit comme un cadre normatif articulé à des schèmes ethno-raciaux, organisant l’interprétation ainsi que l’évaluation du perçu et affectant différentiellement les non-nationaux. Comment la nationalité s’introduit-elle dans le visible, le sensible, et fonctionne-t-elle de concert avec d’autres marquages de la différence ? Dans un premier temps, je propose un horizon des différentes conceptualisations du fonctionnement de la nationalité comme forme de visibilité, notamment à partir d’une discussion sur le modèle culturel de la nationalité et sur la notion de « gaze » dans les études visuelles et littéraires anglophones. Proposant de penser le national comme une perspective qui articule des catégories de perception hétérogènes et promeut une subjectivité privilégiée, j’éclaire cette réflexion avec la théorisation du « cadre d’intelligibilité » chez Butler. Il s’agira ainsi de montrer comment la perspective nationale, combinée à des processus de racisation, crée des catégories d’étranger·ères invisibles et impleurables, renforçant ainsi l’ordre symbolique national au détriment des non-nationaux. Plus généralement, l’article propose de passer d’un paradigme de l’invisibilité sociale à celui du régime d’affectivité différentielle.

This article explores how political invisibilization of foreigners coexists with stereotypical hypervisibility, and sets out to theorize, with the help of Judith Butler’s philosophy, how the “national” acts as a normative framework articulated to ethno-racial schemes, which organizes the interpretation and evaluation of the perceived and differentially affects non-nationals. How does nationality enter the visible, the sensible, and function with other markings of difference? I review different conceptualizations of nationality as a form of visibility, including a discussion of the notion of « gaze » in visual and literary studies. Proposing to think of the national as a perspective that articulates heterogeneous categories of perception and promotes a privileged subjectivity, I use Butler’s theorization of the « frame of intelligibility ». The aim is to show how the national perspective, combined with processes of racialization, creates categories of invisible and ungrievable subjects, reinforcing the national symbolic order to the detriment of non-nationals. More generally, the article proposes a shift from a paradigm of social invisibility to one of differential affectivity.

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