2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2427-9188
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/13c5b
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/13c5b
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Elieth Eyebiyi, « Dans l’arène de la (non) verbalisation », Terrains/Théories
Les pratiques d’éveil essentiel constituent un outil de socialisation de l’enfant. Elles donnent lieu à une économie sociale de la (non)verbalisation et de la signification qui infuse largement la construction de l’enfant comme être social au sein de la communauté. Réverbérées à travers l’outil complexe du conte, trois pratiques d’éveil recommandées par la santé publique et opérées par l’institution scolaire – le parler, les mimiques et les comptines –, se retrouvent au cœur d’enjeux et luttes symboliques faisant de la socialisation de l’enfant une arène au sein de laquelle les nouveaux protestantismes prennent la parole pour bousculer les traditions ancestrales. À partir d’une enquête de terrain au sein de deux communautés agraire Aizo et lacustre Tofin du Bénin méridional, selon la méthode de l’Enquête collective et rapide d’identification des groupes stratégiques (ECRIS), l’article propose une micro sociologie des pratiques d’éveil dans la socialisation de l’enfant. L’article montre comment la collusion entre discours de la santé publique, de l’éducation scolaire et discours réformateur religieux, bouleverse l’ordre social traditionnel autour de la parole comme enjeu dans la socialisation de l’enfant. Il soutient que l’économie des pratiques d’éveil de l’enfant se dévoile dans une arène sociale de la (non)verbalisation, au sein de laquelle l’affrontement des acteurs autour d’enjeux symboliques s’inscrit dans une confrontation entre les catégories du moderne et du traditionnel.