2024
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/13d6i
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https://doi.org/10.4000/13d6i
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Sarah Delale, « Qui ne dit mot consent : autorité des grands noms et poids communautaire dans la querelle de la Belle Dame sans mercy », Littérales
La querelle autour de La Belle dame sans mercy d’Alain Chartier permet d’étudier les pratiques littéraires collectives du xve siècle au prisme d’une auctorialité communautaire. Ce corpus, situé à la frontière entre production littéraire et débat social, illustre bien les principes mis en valeur par la sociologie de l’acteur-réseau et celle des cités de Boltanski. Plusieurs communautés s’y opposent autour de la question amoureuse : les partisans de la fin’amor, du Procès d’honneur feminin de Pierre Michault au Jardin de plaisance et fleur de rhetorique ; une communauté masculine misogyne qui transparaît par exemple dans Le Debat du jouvencel et du vieillart ; enfin une communauté essentiellement féminine qui se désolidarise de la fin’amor, du Loyal amant refusé et du Debat de la dame et de l’escuyer au Debat sans conclusion. Entre fiction et pièces poétiques composées après l’adultère d’Étiennette de Besançon et du comte Gaston IV de Foix, ces communautés s’affrontent sur la scène littéraire et dans l’univers narratif de textes souvent anonymes. Elles s’appuient sur des noms de plume emblématiques, des textes ou des personnages célèbres et des faits d’actualité pour forger des cités conjointement esthétiques et éthiques.