Baroque et style jésuite. Politiques d’un lieu commun (1890-1968)

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2024

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  • 20.500.13089/13jux
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Maxime Cartron, « Baroque et style jésuite. Politiques d’un lieu commun (1890-1968) », Études Épistémè


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Résumé Fr En

Plus encore peut-être que celui du « style jésuite », l’assimilation de ce dernier au baroque est un lieu commun historiographique redoutablement tenace, que Cornelius Gurlitt a contribué à lancer et dont le succès a été certain après la parution du livre de Werner Weisbach en 1921 (Der Barock als Kunst der Gegenreformation). Or il sera rapidement contesté, aussi bien par les historiens de l’art que par les historiens de la littérature. L’objectif de cet article est de revenir sur les enjeux institutionnels et idéologiques expliquant cet essor, puis ce rejet. Pour ce faire, on s’intéresse aux lectures croisées que des chercheurs et exégètes, historiens de l’art ou historiens de la littérature, font du baroque et du « style jésuite », afin de montrer que la séparation entre les deux s’établit sur les bases d’une histoire différentielle du sensible, le baroque étant mis en concurrence avec le « style jésuite » et progressivement dégagé de lui pour rayonner sur l’ensemble de la production européenne du temps et devenir par là un paradigme herméneutique global. Une telle normalisation historiographique et esthétique se fait ainsi au prix de la négation de l’existence même d’un « style jésuite », ce qui contribue à expliquer la difficulté à définir ce dernier. L’enjeu est donc d’expliquer ce lien fort, dont la critique ne parvient pas, malgré tous ses efforts, à se dépêtrer, et ce en plusieurs grands temps, qui sont autant de lignes directrices, lesquelles convergent sans forcément se croiser, ou évoluent parallèlement, mais toujours en dialoguant.

Perhaps even more than that of the “Jesuit style”, the assimilation of the latter to the Baroque is a terrifyingly tenacious historiographical commonplace, which Cornelius Gurlitt helped to launch, and whose success was assured after the publication of Werner Weisbach’s book in 192l (Der Barock als Kunst der Gegenreformation). But it was soon called into question, both by art historians and literary historians. The aim of this article is to return to the institutional and ideological issues that explain the rise and the subsequent rejection of this commonplace. To do so, we are interested in the cross-readings that scholars and exegetes, art historians or literary historians, make of the Baroque and the “Jesuit style”. Our purpose is to show that the separation between the two is established on the basis of a differential history of the sensible world, in which the Baroque is placed in competition with the “Jesuit style” and gradually freed from it in order to radiate on the whole of European production of the time, thus becoming a global hermeneutic paradigm. This historiographical and aesthetic normalization thus comes at the price of denying the existence of a “Jesuit style”, which explains the difficulty of defining it. The challenge, then, is to explain this strong link, which critics, despite their best efforts, have not been able to shake off, by retracing its principal milestones, which are as many guidelines, converging without necessarily intersecting, or evolving in parallel, but always in dialogue.

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