2025
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/13on7
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Rémi Vuillemin, « “Cloistering from the common”? Shakespeare’s Sonnet 130 and the Power of the Commonplace », Presses universitaires de Caen
Ce chapitre propose une lecture du sonnet 130 de Shakespeare qui s’applique à repenser le lieu commun en l’historicisant, et en évoquant d’une part son usage, d’autre part la manière dont il a été traité par la tradition critique. La poésie de Pétrarque et de ses imitateurs, inscrite dans une culture partagée par les élites européennes, a toutefois circulé bien au-delà de quelques cercles lettrés, notamment grâce au pouvoir de démocratisation de la presse. Je soulignerai les limites de la « théorie de la parodie » (Gordon Braden), selon laquelle ce qui distingue Shakespeare d’autres auteurs est son usage parodique des conventions. Le sonnet 130 n’est peut-être encore aujourd’hui que partiellement compris, notamment parce que le procédé du blason a été envisagé de manière insuffisamment complexe et trop peu historicisée. Son statut de texte crucial du canon shakespearien provient d’approches critiques qui l’ont utilisé pour légitimer une aristocratie du goût fondée sur le rejet des « conventions » (Christopher Warley). Et pourtant, c’est bien par le recours à un langage pétrarquiste commun que Shakespeare a pu construire une vision de l’objet aimé qui échappe à la fois à l’éloge et à l’abaissement, pour se référer à une expérience partagée d’un monde d’après la Chute.