Le corps de l’ennemi et son image : du soldat nu aux entités collectives

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Date

2021

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  • 20.500.13089/13sa2
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Ninon Grangé, « Le corps de l’ennemi et son image : du soldat nu aux entités collectives », Presses universitaires de Rennes


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Résumé Fr En

On part de l’hypothèse que le rapport individu-groupe, dans la relation d’hostilité, passe par un décalage entre l’image et la représentation, associé à un décalage entre le corps nu et le corps vêtu. À partir du cas du soldat nu, on s’intéresse au vêtement, au déguisement, à la guise en temps de guerre. Les enjeux sont de droit international de la guerre, mais aussi anthropologiques et moraux. Pourtant, si le cas du soldat nu est souvent analysé en éthique, il n’est presque jamais analysé en tant que corps nu. On reprend les analyses de Michael Walzer, les objections de Cora Diamond et de Nicolas Tavaglione. Mais, au-delà de l’idée d’un « droit à la vie » qui émergerait à l’occasion de la nudité, au-delà d’un sentiment moral que l’on aimerait croire partagé, nous compléterons ces analyses par une « esthétique », à la fois expérience de l’environnement et expérience esthétique. La réciprocité et la ressemblance sont aussi le fruit d’un surgissement d’images et notamment d’images de paix dans le temps de la guerre. L’analyse morale est incomplète, celle par le droit de la guerre est insuffisante, il faut intégrer la relation individu-groupe. La vision de l’ennemi, nu ou en uniforme ou dans un vêtement trompeur, procède du sentiment d’appartenance à une collectivité politique. La question de la belligérance et du droit international est dépassée par la réflexion morale (les valeurs) et la réflexion éthique (le comportement en temps de guerre), elles-mêmes largement informées par l’anthropologie. Mais on ne saurait se satisfaire de l’alternative entre « servir en soldat » et « avoir un comportement moral ». Il convient de réenvisager la question à partir de ce que les images, à côté des représentations proprement dites, apportent, et inclure dans l’analyse ce qu’elles nous apprennent d’une relation plus complexe entre l’individu et les entités collectives.

We start from the hypothesis that the individual-group relationship, in the hostile relationship, goes through a gap between image and representation, associated with a gap between the naked body and the clothed body. Starting with the case of the naked soldier, we are interested in clothing, disguise, and manners (the ancient “guise”) in wartime. The issues at stake are the international law of war, but also anthropological and moral. However, while the case of the naked soldier is often analyzed in ethics, it is almost never analyzed as a naked body. We take up the analyses of Michael Walzer, the objections of Cora Diamond and Nicolas Tavaglione. But, beyond the idea of a “right to life” that would occasionally emerge from nudity, beyond a moral feeling that we would like to believe shared, we will complete these analyses with an “aesthetic”, both an experience of the environment and an aesthetic experience. Reciprocity and resemblance are also the result of the emergence of images, particularly images of peace in times of war. Moral analysis is incomplete, that by the law of war is insufficient, the individualgroup relationship has therefore to be integrated. The vision of the enemy, naked or in uniform or in deceptive clothing, stems from the feeling of belonging to a political community. The question of belligerence and international law is overtaken by moral reflection (values) and ethical reflection (wartime behaviour), themselves largely informed by anthropology. But one cannot be satisfied with the alternative between “serving as a soldier” and “behaving morally”. It is necessary to rethink the question on the basis of what the images, alongside the representations themselves, provide, and to include in the analysis what they teach us about a more complex relationship between the individual and collective entities.

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