Un au-delà de la violence ? Réflexions sur les pratiques de cruauté pendant le génocide des Tutsi rwandais (avril-juin 1994)

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2021

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  • 20.500.13089/13sem
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Stéphane Audoin-Rouzeau, « Un au-delà de la violence ? Réflexions sur les pratiques de cruauté pendant le génocide des Tutsi rwandais (avril-juin 1994) », Presses universitaires de Rennes


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Cette contribution cherche à établir une distinction fondamentale entre violence et cruauté, cette dernière devant se lire comme une violence devenue sa propre fin et destinée à produire un surcroît de douleur chez la victime, douleur aussi bien corporelle que psychique et symbolique. À ce titre, la cruauté est profanatrice, elle porte atteinte au sacré de la victime elle-même, mais aussi à sa famille, à ses proches, à sa communauté. Elle vise plus précisément la filiation tout en provoquant la jouissance des tueurs.Le génocide au Rwanda fut largement lié au retournement meurtrier des voisinages, sans lequel on ne peut imaginer le massacre d’un million de personnes entre avril et juillet 1994. La cruauté fut consubstantielle à cette violence de voisinage. Elle seule put créer la différence manquante, qu’il fallait constituer et approfondir. C’est donc dans l’extrême proximité que pourrait se trouver la réponse à l’énigme du génocide de 1994. Non dans la différence « mineure » pointée en son temps par Freud, mais dans la différence inexistante.

This contribution seeks to establish a fundamental distinction between violence and cruelty, the latter having to be read as violence which has become its own end and intended to produce additional pain in the victim, pain as much bodily as psychic and symbolic. As such, cruelty is profaning, it undermines the sacred of the victim himself, but also his family, loved ones, and community. It more specifically aims at filiation while provoking the enjoyment of the pepetrators.The genocide in Rwanda was largely linked to the deadly overturning of neighborhoods, without which one cannot imagine the massacre of a million people between April and July 1994. The cruelty was consubstantial with this violence in the neighborhood. It alone could create the missing difference, which had to be built up and deepened. It is therefore in the extreme proximity that the answer to the enigma of the 1994 genocide could be found. Not in the “minor” difference pointed out in its time by Freud, but in a non-existent difference.

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