2025
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Sarah Rouvière, « Le modèle du pasteur du Désert : l’exemple de Pierre Peirot (1712-1772) », Chrétiens et sociétés
Pendant la période d’interdiction du protestantisme, dite du « Désert », des prédicateurs laïcs prennent la suite des pasteurs, dont a été privée la communauté protestante à la révocation. Mais une volonté de former des pasteurs clandestins accompagne l’institutionnalisation des Églises du Désert à partir des années 1710. En Vivarais, le premier ministre est consacré en 1726. Son collègue Pierre Peirot est nommé pasteur en 1739 et exercera jusqu’en 1772.À travers le long ministère de Peirot, il est possible de brosser un portrait du pasteur « type » du Désert. Celui-ci doit d’abord se former au pastorat, à travers une éducation qui commence bien avant ses études au séminaire de Lausanne. Si cette éducation est importante afin de se démarquer des prédicants laïcs qui ont œuvré avant la restauration des Églises du Désert, elle reste moins approfondie qu’au xviie siècle. Ils sont aussi soumis aux exigences traditionnelles qui s’appliquent aux pasteurs au sein de communautés protestantes de l’époque, en termes de mœurs et de leur relation avec les fidèles. Mais l’aspect clandestin de leur profession a d’importantes répercussions sur la manière dont ils exercent leur ministère. Ainsi, les pasteurs du Désert doivent aussi répondre à des attentes liées au contexte répressif, en permettant à la communauté de continuer à exercer ses activités clandestines, tout en assurant sa sécurité. En plus du rôle de chef de groupe religieux, ils doivent donc également endosser celui de leader d’un mouvement dissident.