2025
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Radhika Chopra, « Corpses of battle: Representing the fallen in museum collections », Revue LISA / LISA e-journal
Les dépouilles de guerre nous interrogent. La mort, le sentiment de perte, les souvenirs des traumatismes sont inhérents à ces cadavres. Les corps morts à la guerre doivent être abandonnés sur place ou éliminés, mais le souvenir de ceux qui sont tombés au combat ne peut pas être éradiqué aussi facilement. Comment se souvient-on des dépouilles de guerre et comment sont-elles représentées à travers différents médias et lieux de mémoire ? Cet article est consacré aux peintures et aux photographies de guerre qui se trouvent au Central Sikh Museum, dans le Darbar Sahib, l’un des sanctuaires les plus vénérés du sikhisme. Nombre de ces peintures représentent des batailles menées pour la défense de la foi sikh. Étant donné l’emplacement du musée dans le complexe du sanctuaire, les cadavres peints ou photographiés servent à présenter certaines idées religieuses clés telles que celle du soldat-saint et du martyre. La prolifération des dépouilles présentes dans les tableaux de batailles médiévales contraste fortement avec l’absence d’images de cadavres retraçant la bataille du 20e siècle « Operation Bluestar », une absence qui questionne tout autant. A partir d’une ethnographie visuelle des peintures de champs de bataille et des photographies de soldats tombés au combat, cet article vise à montrer que la (re)présentation des dépouilles de guerres agit comme une forme de souvenir, mais aussi comme un acte qui recrée les rituels familiers du deuil.