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Christopher Moore, « Les critiques et les crochets : le concours de chant amateur au music-hall des années 1930 devant la presse », Volume !
Au début des années 1930, de nombreux critiques français sonnent l’alarme quant aux défis que rencontre la chanson française. Avec la disparition des cafés-concerts, le « tour de chant » a progressivement trouvé refuge au music-hall, une institution elle-même sous pression suite à l’essor des technologies de diffusion telles que le cinéma, la radio et le disque. Sauvegarder les traditions scéniques et communicatives de la chanson devient une préoccupation critique majeure qui incitera à l’expérimentation de nouvelles formules de spectacles dédiés à la chanson. Cet article se penche sur l’une des initiatives qui marqua durablement le paysage de l’expression chantée en France : le concours de chant amateur. Bien avant les versions contemporaines telles que Nouvelle Star, Star Academy ou Popstars, le music-hall parisien « La Fourmi » propose, dès 1930, un divertissement appelé Le coup du crochet et qui donne aux amateurs la chance de monter sur scène pour être jugés par un public. Un grand succès populaire, le concept est transformé par Radio-Cité en 1935 (Le crochet radiophonique) avant d’être exploité par la télévision d’après-guerre (Le Jeu de la chance, L’École des vedettes, etc.). S’appuyant sur des témoignages et comptes-rendus parus dans la presse des années 1930, cet article se concentre sur les valeurs exprimées par Le coup du crochet dans le contexte de la pratique musicale amateure de son époque. En effet, Le coup du crochet constitue un nouvel espace d’expression qui redéfinit les frontières du music-hall ainsi que les notions d’appartenance et d’identité touchant aux individus et au public qui y participent. Nous démontrerons comment Le coup du crochet, conçu ici comme une activité de loisir communicatif, problématise les catégories du professionnel et de l’amateur et reconfigure la définition du music-hall au sens institutionnel et performatif.