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Biancamaria Fontana, « Les mésaventures de la liberté d’expression », Revue européenne des sciences sociales
Depuis quelques temps le pouvoir d’influence des plateformes numériques est perçu comme une menace croissante pour le déroulement du débat démocratique, à cause des possibilités de manipulation qui en dérivent. Nos perplexités face à cette nouvelle technologie ne sont pas sans rappeler une expérience historique lointaine, et pourtant assez similaire. Au tournant du XVIIIe siècle, les intellectuels européens ont été confrontés aux conséquences d’une « explosion » sans précédents de la presse et de sa diffusion. Les écrits de Germaine de Staël (1766-1817), témoin direct et protagoniste de cette révolution médiatique, peuvent nous offrir un point d’observation privilégié à ce sujet. En sa double qualité d’écrivaine engagée et de personnalité politique libérale, Staël a été en même temps une partisane éloquente de la liberté d’expression, et une critique avisée de ses conséquences plus problématiques.