Situé à l’extrême occident de l’Empire espagnol, les Philippines constituent le parfait laboratoire pour comprendre le rôle de la distance et des communications dans le fonctionnement de la Monarchie hispanique. Une étude fine de la documentation révèle une grande variété d’acteurs et de moyens mis en oeuvre pour maintenir, et parfois rompre, le contact entre Manille, Mexico et Madrid. Les soldats, les religieux et les magistrats, tous plus ou moins impliqués dans le commerce du Galion de Manille, témoignent, écrivent des lettres et rédigent des rapports selon un calendrier précis. Ils ressentent souvent le besoin de se déplacer entre les capitales et les confins, soit en empruntant les grands axes impériaux des carreras et des caminos reales, soit en suivant des routes interlopes depuis la mer de Chine méridionale jusqu’à la Méditerranée. Le tout ne fait pas système, mais constitue bien un ensemble soumis à l’incertitude et à la nécessité de s’adapter sans cesse aux aléas imposés par la distance.
Situada en el extremo occidental del Imperio español, Filipinas constituye un campo de pruebas perfecto para comprender la importancia de la distancia y las comunicaciones en el funcionamiento de la Monarquía Hispánica. Un estudio detallado de la documentación pone de manifiesto la gran variedad de actores y medios utilizados para mantener, y a veces romper, el contacto entre Manila, Ciudad de México y Madrid. Soldados, clérigos y magistrados, todos ellos más o menos implicados en el comercio del Galeón de Manila, aportan testimonios, escriben cartas y redactan informes siguiendo un calendario preciso. A menudo sienten la necesidad de viajar entre las capitales y las zonas periféricas, bien tomando las principales rutas imperiales de las carreras y los caminos reales, bien siguiendo rutas clandestinas desde el mar de la China Meridional hasta el Mediterráneo. No se trata de un sistema, sino de un conjunto sujeto a la incertidumbre y a la necesidad de adaptarse constantemente a los peligros impuestos por la distancia.
Located in the far west of the Spanish Empire, the Philippines are a perfect testing ground for understanding the role of distance and communications in the functioning of the Hispanic Monarchy. A detailed study of the documentation reveals a wide variety of actors and means used to maintain, and sometimes break, contact between Manila, Mexico City and Madrid. Soldiers, clerics and magistrates, all more or less involved in the Manila Galleon trade, testify, write letters and draft reports according to a precise timetable. They often felt the need to travel between the capitals and the confines, either along the great imperial axes of the carreras and caminos reales, or along interloped routes from the South China Sea to the Mediterranean. The whole is not a system, but an ensemble subject to uncertainty and the need to constantly adapt to the vagaries of distance.