2019
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/1x5n
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Pierre-Yves Péchoux, « Ancrage territorial d’une communauté monastique : le mont Athos », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques
La péninsule de l’Athos, montagne isolée du nord de l’Égée, est devenue à partir du ve siècle un espace de l’érémitisme chrétien, et à partir du xe siècle un grand foyer du monachisme conventuel orthodoxe, ce qu’elle demeure. Quelques ermites y subsistent en marge. L’institutionnalisation des collectivités religieuses a permis aux moines de façonner les paysages et d’organiser le territoire qu’ils habitent, tout en faisant admettre aux souverains byzantins, puis ottomans, puis à l’État grec, que ce pays où ils vivent, prient et meurent leur appartient. Le déclin de leur population exclusivement masculine, aujourd’hui vingt fois moins nombreuse qu’au xve siècle, n’empêche les vingt monastères qui la possèdent et les ermitages qui les flanquent ni de préserver l’extraterritorialité de l’Athos, ni d’entretenir le prestige de leur réunion. L’Athos demeure un lieu de mémoire commun à toutes les Églises d’Orient, en même temps qu’un objet de leur compétition.