2019
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/1x5o
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Cyril Maré, « La femme-génisse et l’homme-oiseau ou l’art de la métamorphose », Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques
L’art de Dédale donne un corps de génisse à Pasiphaé et des ailes à Icare. L’animalité est un moyen librement choisi, grâce à la mètis et la technè, et non une fin subie émanant d’une divinité. Ce mode de création permet à chacun d’entreprendre un projet inaccessible sous sa forme initiale : pour l’une, aimer un taureau, pour l’autre, s’évader du labyrinthe. La condition humaine est élargie, l’interdit brisé. La transformation, momentanée, n’est ni illusoire, ni réelle, mais un entre-deux, transcendant nature et culture, perçu comme condamnable. Pasiphaé, reine rendue à l’état sauvage, engendre le Minotaure, monstre barbare tué par un Thésée civilisateur. Icare, homme augmenté d’un attribut divin, chute par imprudence ou impudence, sans obtenir la même clémence que son cousin Talos, changé en oiseau par Athéna. Les mythes soulignent donc la séparation, verticale, des règnes animal, humain et divin, tout en entrouvrant un passage, risqué, de l’un à l’autre.