2009
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Gabriel Martinez-Gros, « De Reinhart Dozy à Évariste Lévi-Provençal ou de l’ère des révolutions à celle de l’islamologie », Casa de Velázquez
L’article examine les très grandes lignes de l’évolution de l’historiographie d’al-Andalus en langue française, entre l’Histoire des musulmans d’Espagne de Reinhart Dozy (1861) et L’histoire de l’Espagne musulmane d’Évariste Lévi-Provençal (1950-1953). L’analyse de l’œuvre de chacun de ces deux grands spécialistes est associée à celle d’un auteur contemporain intéressé au thème andalou, et qui donne l’état des idées communes sur le sujet respectivement au milieu du XIXe et au milieu du XXe siècle : en l’occurrence, Albert de Circourt et son Histoire des Mores mudéjars et des morisques (1845) ; et Louis Bertrand et son Histoire d’Espagne (1932, rééditée en 1938). Au total, la ligne de partage sépare nettement les auteurs du XIXe siècle (Circourt et Dozy), héritiers des Lumières, pour qui l’histoire relève partout des mêmes valeurs universelles de progrès et d’humanité (valeurs qui permettent de juger aussi positivement les andalousiens, que négativement leurs rivaux berbères ou leurs ennemis espagnols) et les auteurs du XXe siècle (Lévi-Provençal et Bertrand), beaucoup plus marqués par l’expérience coloniale, qui définissent l’islam, sa loi et ses mœurs, comme un monolithe invariable à travers les siècles, qu’ils s’en félicitent (Lévi-Provençal) ou qu’ils déplorent l’impossibilité du « mélange des races » (Bertrand) où Dozy voyait l’une des grandes caractéristiques de l’histoire andalousienne