2010
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Georges Roque, « Abstraction et modernisme », Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
Dans la perspective d’une réévaluation du modernisme, l’art abstrait joue un rôle crucial. En effet, on considère souvent que l’art abstrait constitue le plus beau fleuron du modernisme, la manifestation artistique qui l’incarne le mieux. C’est en raison de cette association étroite qui a été faite entre modernisme et art abstrait que certains critiques condamnent le second à partir de son lien supposé au premier. La réévaluation proposée a pour objectif de mettre en question le récit moderniste standard qui a fait de l’art abstrait le fer de lance du modernisme. Elle consiste à réexaminer historiquement la position de deux critiques américains qui ont joué un rôle de premier plan dans la promotion de l’art abstrait. Le premier est Alfred Barr Jr., qui organisa au Musée d’art moderne de New York l’exposition Cubism and Abstract Art en 1936. Le second est le critique Clement Greenberg qui a joué un rôle très important aux États-Unis, non seulement pour mettre en valeur l’Expressionnisme abstrait, mais aussi parce qu’il s’est fait le champion du modernisme en peinture. Or dans les deux cas, l’auteur montre que, contrairement à ce qui est dit d’ordinaire, ni l’un ni l’autre n’ont été des partisans inconditionnels de l’art abstrait. Il ressort de ces analyses que le récit moderniste standard qui a mis en avant l’équation modernisme = abstraction est une construction postérieure qui a passablement déformé les idées des pionniers.