2018
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Rémi Labrusse, « Modernité byzantine : l’Exposition internationale d’art byzantin de 1931 à Paris », École française d’Athènes
La première Exposition internationale d’art byzantin jamais organisée s’est tenue au musée des Arts décoratifs, à Paris, au début de l’été 1931. D’une ampleur inégalée, associant près d’un millier d’objets et de vastes séries de reproductions photographiques ou de moulages, faisant appel à des prêts privés et publics venus de quatorze pays différents (dont la Grèce), elle n’a pas seulement exercé son impact sur l’histoire de l’art byzantin mais aussi sur l’art contemporain occidental. La convergence entre le goût d’un réseau international d’amateurs et les travaux scientifiques sur les sources de la culture byzantine a conduit à mettre en valeur les aspects dits « orientaux » et « décoratifs » de l’esthétique byzantine, au détriment des aspects helléniques et iconiques. Cette nouvelle interprétation des arts byzantins allait plutôt à l’encontre des attentes du gouvernement grec ; en revanche, elle a éveillé l’intérêt des milieux artistiques parisiens, ce que confirme la place offerte à Byzance dans les revues d’art et le rôle singulier que cette référence a joué pour y nourrir l’idée de modernité. Un certain nombre d’acteurs ont été décisifs pour mener à bien ce tournant byzantin de la modernité : au premier rang d’entre eux figurent le connaisseur américain Royall Tyler et le jeune critique français Georges Duthuit. En amont, des figures inspiratrices apparaissent : celle du byzantiniste viennois Josef Strzygowski, sur un plan historique ; celle du peintre Henri Matisse, sur un plan esthétique.