2021
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Christophe Badel, « Caracalla : un manteau pour un empereur », Publications de l’École française de Rome
L’historiographie moderne estime que l’empereur Caracalla (211-217) tire son surnom d’un manteau gaulois adopté lors de la guerre germanique de 213 et distribué ensuite à la plèbe romaine. En fait, cette interprétation fait la synthèse de deux traditions textuelles, Dion Cassius et les historiens latins du IVe siècle, qui s’avèrent contradictoires. Chez les historiens contemporains du prince, Hérodien ne mentionne pas le sobriquet et Dion Cassius ne le cite qu’après sa mort, parmi d’autres dénominations. Ce sont les historiens latins de l’Antiquité tardive qui l’utilisent systématiquement, lui conférant une valeur identitaire. Pour Dion Cassius, le manteau fut porté par le prince et distribué aux soldats pendant la guerre parthique de 216-217. Il ressemblait à une lacerna, manteau léger proche de la chlamyde. Pour les historiens latins, il fut distribué à la plèbe romaine à une date incertaine (213 ?) et s’apparentait à une paenula, lourd manteau proche du corps. En fait, il semble que le manteau distribué aux soldats ait été une cape iranienne mais divisée en carreaux selon le style gaulois. La polarisation des auteurs tardifs sur le surnom Caracalla s’explique par la volonté de trouver un substitut à son cognomen officiel d’Antonin, renvoyant à la figure idéale du bon empereur, dont cet empereur n’était pas jugé digne par le milieu sénatorial.