2018
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/4e2o
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Corinne Mathou, « La fabrique du corps amoureux dans le « Mōhiniyāṭṭam » », Presses de l’Inalco
Comment invente-t-on les formes esthétiques de l’amour et du désir ? Comment travaille-t-on le corps pour lui faire incarner spectaculairement l’« état érotique » (śṛṅgāra) dans sa complexité ? Comment une pratique dansée qui met en scène les méandres du désir amoureux peut-elle être le miroir de passions secrètes ? Telles sont les questions soulevées dans cette contribution autour de la pratique du Mōhiniyāṭṭam, littéralement « la danse de Mohinī l’ensorceleuse ». Volupté, déception, séparation sont les thèmes majeurs de cette poésie amoureuse chantée, que la danseuse-actrice interprète par une gestuelle spécifique. La vie au côté des jeunes Indiennes laisse entrevoir que ces façons codifiées de ressentir les états de l’amour sont la métaphore d’une scène plus proche : celle de la vie ordinaire des jeunes filles elles-mêmes. L’examen de cette fabrique du corps amoureux nécessite l’analyse des conduites et des représentations imaginaires de ces apprenties. Cette mise en perspective contribue non seulement à rendre compte d’une pratique scénique mais aussi, et surtout, à dévoiler comment de jeunes femmes rêvent, pensent et éprouvent l’amour dans une maison d’apprentissage du Kerala d’aujourd’hui. La description d’une séance de travail et quelques récits de vie montrent comment le sentiment amoureux est enseigné et éprouvé par ces jeunes filles.