2017
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Sylvie Duval, « De la réclusion volontaire », Éditions de la Sorbonne
Durant l’époque moderne, dans les pays catholiques, le nombre de religieuses (en majorité issues des classes aisées de la société) est très élevé. Celles-ci vivent pour la plupart à l’intérieur de monastères strictement clos, souvent situés à l’intérieur même des villes. Cet enfermement « massif » des femmes non mariées s’explique pas la convergence de facteurs religieux, sociaux et culturels vers la définition d’une vertu spécifiquement féminine de l’enfermement. Il s’agit en fait de la remise en valeur d’une vertu bien plus ancienne, celle de la virginité. La clôture des monastères féminins, de fait, est assimilée à une barrière protégeant non seulement la pureté des religieuses, mais aussi la moralité de la société les entourant. L’assimilation par les femmes elles-mêmes de cette vertu de l’enfermement attachée à leur sexe rend possible leur réclusion « volontaire » dès la fin du Moyen Age, lorsque les réformes monastiques observantes prônent la stricte clôture des monastères. Le « consentement » féminin s’appuie aussi sur la mise en valeur du statut sacré de la religieuse, et sur l’obéissance universellement due au père de famille dans la société d’Ancien Régime. La contrainte exercée sur les jeunes filles sans vocation est cependant reconnue et dénoncée, jusqu’au xixe siècle, époque qui voit progressivement s’éteindre le phénomène.