Engagement théorique et présentation des données : les cartes génétiques

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2015

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  • 20.500.13089/561l
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Marion Vorms, « Engagement théorique et présentation des données : les cartes génétiques », Presses universitaires de Franche-Comté


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Les cartes génétiques sont des graphes destinés à représenter l’ordonnancement linéaire des gènes sur les chromosomes. Elles sont construites sur la base de données statistiques concernant la transmission des gènes. C’est l’adoption par le groupe de Thomas Morgan d’un ensemble d’hypothèses sur le mécanisme physique des lois de l’hérédité qui a motivé l’invention de cette technique, en 1913. Dans cet article, j’étudie le débat qui a eu lieu en 1919 entre William Castle et le groupe de Morgan à propos de la construction des cartes génétiques. Selon l’image classique du choix théorique, les scientifiques doivent choisir entre des hypothèses (ces dernières étant sous-déterminées par les données) et en appellent à des critères tels que ceux de simplicité ou de cohérence. Telle qu’elle, cette image ne rend pas compte de manière satisfaisante de l’épisode étudié ici. Dans le cas qui m’intéresse ici, bien que l’objet officiel du débat concerne la manière dont les gènes sont ordonnés sur les chromosomes, la discussion a tendance à porter sur la manière dont il convient de présenter les données afin de tirer des prédictions sur la transmission des gènes. Le débat ne porte pas sur les données elles-mêmes, ni sur les hypothèses expliquant ces données. Les critères principaux qui sont convoqués sont ceux de simplicité et d’efficacité prédictive. Cependant, la manière dont chacune des deux parties évalue la simplicité et l’efficacité prédictive des différentes manières de présenter les données dépend d’engagements théoriques de fond. Dans cet article, je vise à éclairer la manière dont s’articulent engagement théorique et préférence pour un certain modèle.

Linkage (or genetic) maps are graphs, which are intended to represent the linear ordering of genes on the chromosomes. They are constructed on the basis of statistical data concerning the transmission of genes. The invention of this technique in 1913 was driven by Thomas H. Morgan’s group’s adoption of a set of hypotheses concerning the physical mechanism of heredity. In this paper, I analyze the 1919 debate between William Castle and Morgan’s group, about the construction of genetic maps. This case cannot be accounted for in terms of the traditional picture of theory choice, according to which scientists must choose between hypotheses (that are underdetermined by the data), for which they sometimes appeal to criteria such as simplicity or coherence. In the case I am interested in, although the official issue of the debate concerns the arrangement of genes on chromosomes, the disputants tend to carry out the discussions about how one should present the data in order to draw predictions about the transmission of genes; the debate does not bear on the data themselves, nor does it focus on the hypotheses explaining these data. The main criteria that are appealed to by the protagonists are simplicity and predictive efficacy. However, I show that both parties’ assessments of the simplicity and predictive efficacy of different presentations of the data themselves depend on background theoretical positions. I aim at clarifying how preference for a given model and theoretical commitments articulate.

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