2002
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Claude Corbo, « 14. L'enseignement préuniversitaire et professionnel : le régime des études », Presses de l’Université de Montréal
Pour la Commission Parent, il faut repenser à neuf la formation post-secondaire qui sera confiée à l’institut pour en assurer la flexibilité, la souplesse et la polyvalence. Les programmes d’études offerts se divisent en deux grands types : ils sont préuniversitaires ou professionnels. Différents cheminements préparent aux diverses facultés universitaires. Par ailleurs, les instituts offriront une large gamme de programmes professionnels, en rapatriant les formations jusqu’alors dispensées dans divers types d’établissements privés ou publics. Les programmes permettent une phase d’orientation et une phase de spécialisation ; encore une fois, la Commission se montre très soucieuse d’assurer un cheminement progressif et prudent aux étudiants avant les choix irréversibles. En outre, dans chaque programme, il y a trois catégories de cours : un tronc commun constituant le tiers du programme (langue maternelle, philosophie, éducation physique), des cours de spécialisation préparant aux études universitaires ou au marché du travail, et des cours complémentaires visant à équilibrer et à élargir la formation. Tous les étudiants, quelle que soit leur orientation, devront acquérir, par le tronc commun, un fonds partagé de connaissances et de culture générale ; tous devront s’insérer dans une spécialisation de leur choix ; tous devront, par les cours complémentaires, approfondir leur ouverture d’esprit et leur familiarité avec la civilisation contemporaine. On retrouve ici des préoccupations semblables à celles formulées par la Commission pour le secondaire, c’est-à-dire une formation de qualité et équilibrée et surtout une formation dont les composantes fondamentales sont partagées par les futurs citoyens. Outre les enseignements professionnels, l’institut offre huit « disciplines fondamentales » assurant la formation de base de tous les étudiants : humanités et arts, mathématiques et sciences de la nature, sciences de l’homme, philosophie, sciences religieuses et morales et éducation physique. La formation repose beaucoup sur le travail personnel de l’étudiant, pratique déjà amorcée à l’école secondaire, mais sous la supervision d’un tuteur, et sur la disponibilité d’équipements pédagogiques appropriés. Les professeurs de l’institut, au minimum une centaine par établissement, doivent avoir une formation universitaire ou d’une école normale supérieure technique ; ils sont regroupés par « départements » ; sur les campus intégrés des instituts (pouvant même compter des résidences), ils encadrent et guident des étudiants qui jouent eux-mêmes un rôle central dans leur propre formation. Par tous ces aspects, l’institut s’affirme comme un ordre original et spécifique de formation, visant à la fois l’accessibilité, la qualité, la polyvalence et la pertinence de la formation en regard des besoins de la société.