2002
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Claude Corbo et al., « 6. Les évêques du Canada. Pour la création d'une université catholique », Presses de l’Université de Montréal
Pendant que l’Université McGill se constitue lentement, les évêques du Canada se préoccupent d’offrir aux Canadiens français catholiques l’accès à un enseignement supérieur, avec de plus en plus d’insistance au cours des années 1840. L’échec des rébellions de 1837-1838 est l’occasion pour l’Église de s’affirmer davantage comme l’institution centrale de la société canadienne-française, notamment en matière d’éducation. C’est dans ce contexte que prend forme le projet d’une université catholique sous la plume des évêques et en référence, notamment, à la question des biens des Jésuites.Avec la mort du dernier jésuite au Canada en 1800, les biens considérables accumulés par la Compagnie de Jésus depuis le Régime français tombent sous la garde de la couronne. À compter de 1838, les évêques du Canada réclament que ces biens soient restitués à l’Église catholique. Des demandes à cet effet sont formulées en 1838, en 1843, en 1845 (dans ce dernier cas, après le retour des Jésuites au Québec trois ans plus tôt). La démarche de 1845 auprès du parlement du Canada-Uni comporte l’engagement des évêques d’utiliser ces biens à des fins d’éducation, spécifiquement d’éducation supérieure, et ils accompagnent leur pétition du projet de « fonder une université en rapport avec les besoins du pays, où l’on pourrait prendre les degrés qui donnent droit d’exercer les professions honorables ». À la différence des protestants, la population catholique n’a pas d’université et il est impérieux de lui reconnaître le droit à un enseignement complet, et ce, d’autant que la métropole a reconnu le droit des catholiques au libre exercice de leur religion. Une université, selon les évêques, est indispensable à la préservation de la foi catholique, et procurera bien d’autres avantages à la population et, surtout, à la jeunesse.Ainsi, l’Église intervient avec force pour affirmer la plénitude de ses droits en éducation et pour mettre de l’avant l’idée d’une université catholique. L’un des signataires du projet, Mgr Ignace Bourget, second évêque de Montréal, multipliera les efforts et les démarches pour que naisse une université catholique et, une fois créée à Québec l’Université Laval, pour que Montréal ait aussi son propre établissement universitaire, tous ces établissements devant relever de l’Église. Pour plusieurs décennies, l’université de langue française, au Québec, sera une affaire d’Église.