2002
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William Peterson et al., « 15. L’université et le monde des affaires », Presses de l’Université de Montréal
En 1895, William Peterson (1856-1921), classiciste de formation, Britannique d’origine et de cœur, précédemment principal du University College de Dundee, accède au poste de principal de McGill, deux ans après le départ de Sir William Dawson, dont la succession n’est pas facile à assumer. Il poursuit le travail de développement de l’université entrepris par son prédécesseur et cultive des liens étroits avec la communauté d’affaires anglo-montréalaise. Ceci vaut à McGill de nouvelles et généreuses libéralités de grands dirigeants d’affaires tels Sir Donald A. Smith (Lord Strathcona), qui encourage l’éducation des femmes, ou Sir William Macdonald, dont les dons permettent la création du Macdonald College (agriculture) ou la construction d’édifices pour les sciences physiques et chimiques. Le principal Peterson s’intéresse donc aux relations entre l’université et le milieu des affaires dont il traite fréquemment à l’occasion d’allocutions. En 1905, dans un discours intitulé « The University’s Place in a Commercial City », il développe deux thèmes potentiellement contradictoires. Il plaide d’abord pour une formation fondamentale et générale, et dénonce ceux qui, au nom des exigences du monde des affaires, voudraient rendre très pratique et concrète la formation des jeunes gens ; il ne faut pas succomber à la tentation, d’influence américaine, de former ce qu’il appelle des « uneducated specialists » (des spécialistes sous-éduqués). Par ailleurs, Peterson propose d’instituer un « programme d’études commerciales » pour ceux qui se destinent à une carrière dans les affaires ; plusieurs disciplines universitaires pourraient y concourir et les cours pourraient se donner selon des horaires appropriés. Ainsi, le principal William Peterson met de l’avant une conception franchement humaniste de l’université, englobant même les études commerciales, tout en illustrant l’importance pour les deux parties d’un partenariat entre l’université et les milieux d’affaires ; il est certain, pour Peterson, que l’université peut réconcilier des aspirations humanistes et une profitable alliance avec le monde de l’entreprise.