2012
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Dominique Valérian, « Réseaux d’échanges et littoralisation de l’espace au Maghreb (viiie-xie siècle) », Presses universitaires de Provence
La conquête musulmane du Maghreb entraîne un déplacement des centres de gravité politiques et économiques vers les régions intérieures, à l’écart de la mer, devenue désormais une frontière face à l’ennemi chrétien. La Méditerranée avait cessé, dès avant l’expansion musulmane, d’être un lieu d’échanges actifs, et la rupture de l’unité politique entre le nord et le sud contribue à prolonger cet état de faiblesse du commerce maritime et des ports. Ce n’est que progressivement, entre le ixe et le xie siècle surtout, que les littoraux sont intégrés à l’espace de domination des pouvoirs musulmans et aux réseaux d’échanges. Ce processus se déploie sous l’action à la fois des pouvoirs politiques, qui construisent leur domination sur l’ensemble du territoire maghrébin en l’étendant aux régions littorales, et des marchands, notamment andalous, qui à partir du ixe siècle développent des réseaux de commerce et de navigation connectant la péninsule Ibérique, le Maghreb et l’Orient. On assiste alors à une double intégration de ces espaces littoraux : à l’échelle du Maghreb d’abord, avec la mise en place d’un réseau dense d’axes de circulation reliant les ports aux régions intérieures et aux principaux pôles politiques et économiques, mais aussi à l’échelle de la Méditerranée, dans le cadre de réseaux d’échanges internes au monde islamique qui profitent de la construction d’un espace économique unifié et dynamique.