2012
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/5zbi
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Nicolas Drocourt, « Les contacts diplomatiques entre Byzance et ses voisins (viie-xiie siècle) : barrière ou pont culturel ? », Presses universitaires de Provence
Si la Méditerranée médiévale est souvent considérée par définition comme un espace d’échanges culturels, la place qu’y occupent les contacts diplomatiques mérite attention. À lire les textes, force est de constater combien ce type de contact officiel entre cours ne débouche guère sur de tels échanges. Au contraire même, nombre d’aspects témoignent de la volonté de maintenir le partenaire diplomatique à distance, permettant ainsi de déprécier, voire de nier, sa culture. De fait, la nourriture, le vêtement, la culture intellectuelle comme le système pileux de l’Autre peuvent être tournés en dérision, transformés en objet de mépris ou de profond rejet. Un tel constat doit cependant être pleinement nuancé, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que certains témoignages ne doivent pas être présentés sans connaissance du contexte diplomatique précis qui entoure la venue d’une délégation. Un contexte de tension entre cours n’est guère propice aux échanges culturels. Ensuite, il ne faut en aucun cas esquiver la question de la mise en rédaction des rencontres officielles. Pour les auteurs émanant du camp d’un souverain, les ambassades envoyées par ce dernier témoignent nécessairement de la supériorité de celui-ci par rapport aux princes étrangers, et, inversement, si ce souverain accueille des délégations étrangères, il est de bon ton de les présenter dans une position d’infériorité, voire d’humiliation. En ce sens la culture de l’Autre, fût-il ambassadeur, est dépréciée. Enfin, et sans même lire entre les lignes, de multiples exemples dans les textes démontrent que des échanges culturels (matériels comme intellectuels) s’établissent par la voie diplomatique – quels que soient les partenaires avec qui les Byzantins traitent – et que ce canal officiel paraît même une voie privilégiée pour ce type d’échange.