2020
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Juliette Benamron, « Les personnages juifs ou le fantasme de la dévoration : tous des « gobent-sec » ? », Presses universitaires de Strasbourg
Les représentations romanesques des figures juives dans la littérature du xixe siècle s’inspirent souvent du rapport à la nourriture et à la boisson, et sont fertilisées par des fantasmes alimentaires dont la dimension tératologique est indéniable. En effet, la vision des romanciers de ce siècle est largement déterminée, sinon habitée par une relation profonde et non dénuée d’ambiguïté avec l’incorporation et la dévoration. Appétences frénétiques et symboles thériomorphes de la prédation singularisent le personnage juif dans une incarnation stéréotypée héritée de Shakespeare. Les juifs de fiction oscillent entre voracité et frugalité, dans des visions hyperboliques de l’alimentaire. L’acte de nutrition devient le signal visible de leur anormalité, suscitant répulsion, terreur, fascination parfois, contribuant à une définition identitaire qui mène à une assignation satirique.