2021
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Fabrice Delrieux et al., « Portraits de femmes, profils de reines ? », UGA Éditions
L’apparition du portrait féminin sur les monnaies frappées par les provinces et les cités de l’Empire de Rome est précoce, 43 av. J. -C., et est presque contemporaine de celle des portraits des magistrats masculins. Le phénomène reste essentiellement provincial car, jusqu’à Tibère, il n’est pas relayé par les ateliers centraux. Ensuite, et surtout à partir de Caligula, il semble reprendre parfois une impulsion du pouvoir central. Mais globalement, ce monnayage demeure d’initiative locale pour ses choix iconographiques et traduit surtout l’image que les cités ont eue de l’autorité impériale et des membres féminins de la domus Augusta. Le rôle de ceux-ci dans la transmission de la légitimité et leur association au pouvoir de leur époux, de leur fils ou de leur père, gagnent en intensité surtout à partir de Claude et triomphent sous Néron : Agrippine, en tant que mère, et Poppée, en tant qu’épouse, sont les matrones les plus célébrées par les monnaies. Par ailleurs, ces femmes ont été assimilées à des divinités, soit qu’elles aient reçu les attributs des grandes déesses, soit qu’elles aient été gratifiées du surnom de Thea ou Diua. Ces deux pratiques n’ont pas le même sens : le premier, plus anodin, permet de donner un sens au pouvoir romain, tandis que le second, plus original, exprime la révérence pour le lointain pouvoir impérial et rend compte de la tendance progressive à la divinisation des parents du prince. Cela traduit une vision monarchique du pouvoir impérial, plus libre que ne sauraient l’exprimer les textes officiels, mais qui va de pair avec les hommages épigraphiques et statuaires. Toutefois, il ne s’agit pas ici d’évoquer le pouvoir des femmes mais de rendre compte d’une autorité dont ces femmes sont un reflet.