2012
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/828n
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/books.pur
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/isbn/978-2-7535-6187-8
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/isbn/978-2-7535-2034-9
info:eu-repo/semantics/restrictedAccess , https://www.openedition.org/12554
Sophie Lucet, « « Survivre dans le refuge des sensations discrètes » : le dit et le montré dans les écrits de Charlotte Delbo », Presses universitaires de Rennes
Quelques phrases simples, et Charlotte Delbo dit la privation des objets et la disparition de la nature au sein des camps, mais également la douleur singulière de la rescapée : l’expérience que constituent les jours passés à Auschwitz n’est traduisible en aucun langage. Ni les mots – « depuis longtemps décolorés » – ni les images – « depuis longtemps livides » – ne suffisent à relater les faits ni les sentiments. Affadissement de tous les langages contre lequel il faudrait lutter pour continuer d’exister et, un jour peut-être, témoigner. Comment la scène théâtrale peut-elle donc contenir et traduire l’essentiel de l’expérience concentrationnaire ? Peut-on y montrer ce qu’on ne peut dire et dire ce qu’on ne peut y montrer ? L’image aurait-elle valeur de remplacement quand les mots manquent pour dire la vérité des camps ?