2017
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/82mq
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https://doi.org/10.4000/books.pur
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Sébastien Pautet, « L’ingénieur en train de se faire », Presses universitaires de Rennes
Comment l’élève-ingénieur acquiert-il la culture technique et sociale des fonctions auxquelles il se destine ? C’est à cette question que cet article souhaite répondre en s’intéressant aux dispositions sociales acquises par les élèves de l’École du génie de Mézières (1748-1793) dans le temps de leur formation. Cette enquête invite à effectuer un pas de côté méthodologique, en centrant moins le propos sur le cadre institutionnel de l’École, bien connu des historiens, que sur l’élève lui-même, en écrivant une « histoire par le bas » permettant de saisir « l’ingénieur en train de se faire ». Par-delà les enseignements formels proposés par l’école, les modes de socialisation étudiante ont joué un rôle déterminant dans la construction d’une identité professionnelle des ingénieurs du génie dans les dernières décennies de l’Ancien Régime. Au croisement du travail de terrain, des sociabilités locales, des appartenances sociales, les élèves acquièrent durant leur passage par Mézières une véritable culture du service et une culture d’administrateurs des hommes et des choses. Des chantiers des bords de la Meuse aux repas de corps et charivaris d’élèves, c’est l’ensemble d’une formation, de ses logiques, de ses réalités sociales et de ses effets socialisants que l’élève nous autorise à appréhender.