Ounjougou (Pays dogon, Mali) : une séquence à haute résolution pour le Paléolithique moyen d’Afrique sahélienne

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2010

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  • 20.500.13089/8htr
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Sylvain Soriano et al., « Ounjougou (Pays dogon, Mali) : une séquence à haute résolution pour le Paléolithique moyen d’Afrique sahélienne », Afrique : Archéologie et Arts


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Résumé Fr En

L’Afrique de l’Ouest est actuellement totalement absente des débats portant sur le Middle Stone Age. Si des sites de cette période y sont décrits de longue date, leur contexte stratigraphique est souvent incertain ou inexistant. Tant en Afrique australe qu’en Europe occidentale, les progrès dans la connaissance de ces périodes reposent largement sur la construction d’un cadre chronologique général, de préférence corrélé aux variations paléoclimatiques globales et soutenu par des datations absolues. L’étude du complexe de sites de plein air d’Ounjougou (Pays dogon, Mali) ouvre ainsi une nouvelle perspective sur le MSA d’Afrique de l’Ouest. Près d’une trentaine de niveaux archéologiques de cette période ont en effet été identifiés au sein d’épais dépôts pléistocènes, principalement d’origine éolienne. Le recours systématique aux datations OSL a permis de caler cette puissante séquence sédimentaire et de dater indirectement les nombreuses occupations paléolithiques. Les plus anciennes occupations du MSA sont datées de la fin du Pléistocène moyen, autour de 150.000 ans. Elles deviennent plus nombreuses entre 80.000 ans et 25.000 ans, avec une concentration particulière au cours du stade isotopique 3. Comme habituellement en contexte de plein air, la densité des vestiges au sein de ces niveaux archéologiques est très variable et seule l’industrie lithique est conservée. Au-delà de la fréquence des occupations, l’originalité de cette séquence archéologique repose sur la diversité des industries lithiques, lesquelles se succèdent sans logique apparente. Débitages Levallois, discoïde, unipolaire, laminaire ou encore bipolaire sur enclume alternent ainsi tout au long de la séquence et on observe à plusieurs reprises des industries caractérisées par des pièces bifaciales foliacées. Si, pour leur majorité, les industries lithiques s’intègrent aisément dans le paysage du MSA ouest-africain, c’est surtout la diversité des traditions techniques et leur alternance rapide qui soulèvent des interrogations. Un tel rythme de changement trouve-t-il des équivalents régionaux ? A-t-il une signification particulière en termes de dynamique de peuplement pour l’Afrique de l’Ouest subsaharienne ?

West Africa is currently entirely absent from discussions on the Middle Stone Age. While sites from this period have been known in this region for a long time, their stratigraphic context is often unclear or nonexistent. As in Southern Africa and Western Europe, progress in our knowledge of Middle Stone Age will depend mainly on the construction of a broad chronological framework, preferably correlated with worldwide climatic changes and supported by absolute dates. This is the reason why the study of a complex of open air sites at Ounjougou (Mali) has opened up a new perspective on the MSA in West Africa. Almost 30 archaeological levels belonging to that period have been identified within thick Pleistocene deposits, mostly of aeolian origin. Systematic recovery of OSL dates helped in establishing a chronology for the whole sequence of deposits, which allowed for the indirect dating of many palaeolithic occupations. Oldest MSA occupations are dated from the end of the Middle Pleistocene, about 150 kyrs ago. They are more numerous between 80 and 25 kyrs ago, with a particular concentration in isotopic stage 3. As usual in open-air sites, the density of material within archaeological levels is highly variable, and only lithic industries have been preserved. Apart from the frequency of occupation, the originality of this archaeological sequence lies in the diversity of the industries, which succeed each other without apparent logic. Manufacturing techniques (such as Levallois, discoid, blade, unipolar, or bipolar on anvil) alternate throughout the sequence, and industries characterized by bifacial foliate artefacts occur more than once. If most of these industries fit easily within the West African MSA as a whole, the diversity of technical traditions and their rapid shift bring several questions. Are there regional equivalents for such a rate of change ? Does it have any significance as regards the peopling of West Africa at this time ? And what could have led to such rapid changes ?

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