2011
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Marie Rodet, « Notes sur la captation de la main d’œuvre enfantine dans la région de Kayes, Mali (1904-1955) », Journal des africanistes
Suite à la conquête coloniale du Soudan français dans la seconde moitié du XIXe siècle et avec l’abolition officielle de l’esclavage décrété en Afrique occidentale française en 1905, l’exode des anciens esclaves provoqua une restriction de la main-d’œuvre domestique et agricole pour les familles nobles propriétaires d’esclaves. Les femmes nobles en furent particulièrement affectées car leur capacité à recruter de la main-d’œuvre dans les sociétés patrilinéaires et patrilocales comme celles de la région de Kayes a toujours été limitée. Dès lors, hommes comme femmes durent de plus en plus se tourner vers leur propre lignage pour recruter des dépendants Ainsi, au XXe siècle, le développement du fosterage des enfants permit aux femmes d’acquérir de la main-d’œuvre supplémentaire, utilisant leurs propres réseaux familiaux et s’appuyant sur des formes anciennes de travail servile pour contrôler une main-d’œuvre quasiment exclusivement juvénile et féminine. Cela a permis ainsi de maintenir, dans le Mali post-abolitionniste, les hiérarchies sociales qui prévalaient jusqu’alors.