2015
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Gauthier Ambrus, « Une campagne d’opinion contre Marie-Joseph Chénier en floréal an III ou la culture révolutionnaire en procès », Annales historiques de la Révolution française
Le printemps 1795 marque un tournant dans la politique suivie jusque-là par la Convention thermidorienne qui, après la répression des émeutes de germinal, se retourne contre la « réaction ». Cette nouvelle impulsion républicaine s’incarne dans un projet de loi que Marie-Joseph Chénier fait voter au nom des Comités le 12 floréal an III. Parmi les mesures qu’il prévoit, la plus éclatante vise à modérer la presse contre-révolutionnaire, dont on redoute l’influence grandissante sur l’opinion. C’est reconnaître la centralité des publicistes dans le champ politique ouvert par le 9 Thermidor, au détriment de la Convention elle-même. L’intérêt de l’épisode ne réside pas seulement dans sa valeur clarificatrice. La loi déchaîne contre son rapporteur une formidable campagne d’opinion. En tirant prétexte de la carrière littéraire de Chénier, la presse réactionnaire intente un véritable procès à la culture révolutionnaire et à la notion d’« esprit public » qui la sous-tend.