2023
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https://hdl.handle.net/20.500.13089/9g5h
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https://doi.org/10.4000/allemagne.3469
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La mémoire de la colonisation allemande du Togo est marquée par une grande hétérogénéité : en Allemagne, ce passé est tombé dans l’oubli du grand public ; et même si le passé colonial allemand est aujourd’hui à nouveau un sujet très discuté dans la République fédérale, il est généralement plutôt question de la Namibie. Pourtant, la République fédérale a bien tenté de renouveler ses relations avec le Togo après 1945, par le biais de l’aide au développement, d’accords économiques et de commémorations communes. Au Togo, il règne aujourd’hui encore une forte germanophilie, et de nombreux politiciens hauts placés, mais aussi des universitaires et même le grand public, ont une vision plutôt positive de la domination coloniale allemande de leur pays. Cette germanophilie a été décrite et analysée par un certain nombre d’historiens, tant au Togo qu’en Allemagne et en France.L’objectif de cet article est de retracer l’histoire des traditions mémorielles allemande et togolaise, et ainsi de mieux comprendre les raisons de leur hétérogénéité. À cet effet, l’article suit une structure chronologique en quatre parties : la première partie s’appuie sur des analyses du passé colonial allemand pour souligner que le mythe de la ‘colonie modèle’ togolaise ne correspondait pas à la vérité ; la deuxième traite du parti Deutsch-Togo-Bund, qui a fortement encouragé la germanophilie togolaise depuis les années 20 jusqu’à l’indépendance ; la troisième partie souligne l’importance de la concurrence entre les deux Allemagnes pour la politique étrangère de la RFA au Togo après 1945 ; la quatrième partie, enfin, traite d’événements où une certaine nostalgie coloniale est apparue au grand jour, tant au Togo qu’en RFA, notamment lors de la célébration du « centenaire de l’amitié germano-togolaise » en 1984.