2010
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https://doi.org/10.4000/amnis.253
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Nathalie Galland, « La propagande du rêve. Le discours de l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional : pour une poétique de la résistance », Amnis
Si l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional s’inscrit de fait dans la tradition des luttes révolutionnaires de l’Amérique latine, s’il hérite de l’histoire un souffle marxiste guévariste réinventé par un vaste imaginaire indigène, bientôt pourtant, comme il renonce aux balles, il renonce au discours dogmatique pour adopter une poétique singulière, prompte à s'abandonner au transport onirique. Et s’il y a bien propagande, une propagande fidèle à son armature étymologique de propagation, ce sera dès lors celle du rêve, une propagande des confins, débordant les frontières de ce que l'on nomme d'ordinaire politique. C'est que cet élan littéraire, éminemment conscient du pouvoir des mots, de la puissance de l’effraction onirique, véhicule éthéré de l’avènement d’un autre dire du monde, s'achemine inlassablement vers l'endroit de l'utopie, vers l'avènement d'un autre monde. De dissonance en dissidence, toutes deux matières de résistance, le discours devenu chant vagabond s'ouvre autrement sur le politique ; via la légitimité de la lutte, il projette un horizon : celui de la reconnaissance de la pluralité du monde, celui du passage à une démocratie pluri-culturelle.