2022
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https://doi.org/10.4000/anthropodev.1682
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Marie-Aude Fouéré et al., « L’État et l’international au prisme des vestiges du développement rural en Tanzanie », Anthropologie & développement
En Tanzanie, dans les années 1970, la voie nationale de développement, l’Ujamaa, se construit sur une rhétorique patriotique d’autosuffisance qui rejette les interventions étrangères. Mbarika et Kipo, deux villages construits respectivement au début et à la fin des années 1960, incarnent ce changement. Alors que Mbarika est créé avant l’Ujamaa, en collaboration avec une agence de développement israélienne, Kipo naît du programme de villagisation de l’Ujamaa à la toute fin des années 1960. Malgré les ruines d’infrastructures apparemment similaires qu’elles ont laissées dans le paysage du village, ces deux interventions fondatrices induisent des rumeurs et des souvenirs différents. À Kipo, les habitants insistent sur la nostalgie des promesses non tenues et leur méfiance à l’égard des élites politiques nationales ; à Mbarika, les souvenirs du projet mené par Israël s’expriment à travers des rumeurs qui le présentent comme suspect et, pour certains, comme de l’exploitation néocoloniale. Fondé sur un travail ethnographique de terrain dans les deux villages, cet article s’inscrit dans le cadre d’une littérature croissante sur les afterlives tangibles et intangibles des interventions de développement.