2011
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https://doi.org/10.4000/appareil.1187
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Alexandre Klein, « La transparence du corps en médecine, obscur modèle de notre modernité », Appareil
La médecine contemporaine s’est constituée autour d’un regard tendant à rendre visible l’invisible selon la célèbre formule foucaldienne. De l’imagerie médicale aux récits médicaux de soi, l’ensemble de la médecine contemporaine semble régie par le principe de transparence. Mais à y regarder de plus près, elle est le théâtre d’un renversement de la transparence : devenue translucidité, cette dernière, de principe gnoséologique et démocratique, s’est mue en une exigence aliénante et stérile.La description des variations du regard médical sur le corps, nous conduit à nous interroger sur le statut de l’image et sur la naissance de cette translucidité qui assimile le regard à une vision et trahit la transparence dans sa vocation réflexive. Support d’un pouvoir sur la vie qui dénature la connaissance scientifique comme la démocratie, la translucidité se révèle, à l’aune d’une archéologie de notre rationalité moderne, comme un état limite des modalités de notre volonté de savoir. Ainsi nous est-il possible, suite à cette problématisation, d’esquisser le renouveau d’une transparence qui, acceptant l’opacité, reste un moteur de notre quête de connaissance et de liberté.