2019
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https://doi.org/10.4000/archeopages.8395
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Thomas Calligaro et al., « Le commerce des grenats à l’époque mérovingienne », Archéopages
Aux Ve et VIe siècles, le style cloisonné caractérise tout l’Occident, de la Mer Noire au monde insulaire britannique et de la Scandinavie à l’Afrique du Nord, qu’il s’agisse de décors de poignées et de fourreaux d’épées et de scramasaxes, d’objets de parure ou d’accessoires vestimentaires. On a pu démontrer de longue date que les incrustations rouges utilisées n’étaient pas du verre, sauf exception, mais des grenats, et on s’est intéressé à leur origine géologique et géographique, avec des pistes asiatiques (Inde et Sri Lanka) et européennes. À l’aide d’instruments de mesure plus performants que ceux utilisés antérieurement, l’étude de près de 5 000 grenats archéologiques et de grenats géologiques de référence (parfaitement localisés et en partie issus de prospections en Inde, au Sri Lanka et au Portugal) met en évidence que les orfèvres occidentaux n’ont eu recours, à l’époque mérovingienne, qu’à six sources de grenats, deux en Inde, deux au Sri Lanka et, à partir des années 600, deux en Europe (Bohême et Portugal). Le commerce des grenats entre le monde indien et l’Occident, via l’Océan indien, la Mer Rouge et la Méditerranée, soulève nombre de questions polico-économiques qui ne peuvent qu’être évoquées ici. En tout cas, la rupture d’approvisionnement de l’Occident en grenats indiens, dans les années 600, provoqua sans conteste la disparition du fameux style cloisonné, la taille des grenats européens ne permettant pas de réaliser des couvrants mosaïqués. C’est alors que s’épanouit le style décoratif avec pierres montées en bâte, qui devait perdurer bien au-delà du VIIe siècle.